Sujet Avec Calleigh

[on va faire comme si ça se passe après l’enquête en cours]

Après avoir terminé sa journée au laboratoire, Emmy avait attendue Calleigh un peu plus loin dans la rue, pas que Horatio les voient partir ensemble. Au pire ils auraient pu prétendre une soirée entre fille, mais à répétition, ça ne ferait pas sérieux. La jeune femme l’avait ensuite réceptionné en voiture. Emmy était franchement crevée. Elle avait passée sa journée à remplir des rapports pour vol, agression et accident ; ensuite un technicien lui avait tout montré sur les recherches ADN et Empreintes ; Elle avait assistée à une arrestation d’un jeune de 17ans pour Tag sur bac à fleur… En bref une journée palpitante, elle s’était finalement réfugiée chez Alexx, son empire des morts était calme et serein, comme la légiste, un coin tranquille. Ce n’était pas qu’elle avait eu envie de fuir son travaille mais on lui apprenait des choses qu’elle connaissait déjà, elle savait pertinemment qu’il fallait en passer par là, mais faire semblant d’être intéressé et ne pas prendre son interlocuteur pour un idiot, c’était vraiment très dur. Elle était sortie à 6h00 de la salle d’autopsie pour monter aux étages d’enquêtes, histoire de signaler aux autres qu’elle était encore en vie. Elle remplit encore pendant 1heure des papiers et s’en alla finalement. La paperasse… Emmy comprenait soudainement son oncle et sa peur maladive de tout papiers administratifs… C’était une horreur d’ennuie. Elle atterrit dans la voiture de Calleigh, devant sa maison. Modeste et très jolie.

« Tu pourrais avoir un chien avec une maison comme ça… Bon. Un mari, des enfants… Mais ça c’est trop facile lorsqu’on le dit comme ça… »

Le SUV de Calleigh se gara devant chez elle. Durant tout le trajet, elle avait fréquemment jeté un oeil curieux à Emmy, laquelle semblait "ailleurs" et visiblement épuisée. De ce fait, la jeune experte ne pensa pas utile d'entamer une conversation.

Elle n'était même pas sûre qu'Emmy remarque réellement par où elles passaient et cela la fit sourire. Ce n'est que lorsque la voiture s'arrêta enfin et que le moteur fut éteint que la jeune demoiselle qui l'accompagnait sembla revenir à ses esprits. Et elle fit un commentaire des plus étonnants, qui prit Calleigh de court. Celle-ci passa une main dans ses cheveux en répondant quelques secondes plus tard:

"Et bien... Un chien passerait encore.. Pour le mari et les enfants, on attendra encore un peu", puis elle rit.

Mais au fond d'elle, elle n'était pas à l'aise. Bien peu d'hommes avaient su gagner son coeur, et là encore, tous l'avaient brisé. Ce genre de choses n'aide pas à se confier, ou même à faire confiance. Les seules personnes avec qui elle était réellement à l'aise étaient ses collègues.

Elle descendit de voiture en invitant Emmy à faire de même, puis alla ouvrir la porte arrière pour y prendre le sac de la jeune demoiselle, récupéré sur le trajet, lorsqu'elle ne "rêvait" pas encore. Passant le sac sur son épaule, le tenant de la même manière que certaines personnes lorsqu'elles tiennent leur veste, elle avança vers la porte d'entrée, hésitant d'abord, puis osant tenir une seconde Emmy par l'épaule, avant d'arrêter en ignorant si cela la dérangeait ou pas.

Passant la clé dans la serrure, puis ouvrant finalement la porte, elle s'effaça pour laisser libre accès à Emmy. Le hall d'entrée était ouvert sur une large pièce, mi salon, mi salle à manger. Il n'y avait pas de murs ni même de portes à proprement parler entre chaque pièces. Juste quelques marches accusant la différence de niveau. L'intérieur était chaleureux, dans les tons clairs pour ne pas trop retenir la chaleur, mais dans les nuances rappellant que l'on est à Miami, quand même.

"Bienvenue chez toi" dit-elle à Emmy, cherchant par ce fait à faire comprendre qu'il ne fallait pas que sa nouvelle co-locataire se sente obligée de toujours demander avant de faire ou prendre quelque chose (en ce qui concerne la nourriture, bien sûr). Calleigh était fière de ce qu'elle avait fait de cette ancienne villa, malgré son salaire d'enquêtrice scientifiques. Après avoir échappé à l'enfer de l'alcoolisme paternel, elle restait fière de tout ce qu'elle pouvait accomplir seule....

"Ta chambre est à l'étage, mais désires-tu boire quelque chose avant?" demanda-t-elle en se dirigeant vers la cuisine...

Emmy (pas Emily^^) sortit de ses esprits lorsque la voiture s’arrêta, elle découvrit alors un coin de Miami qu’elle n’avait jamais vu. Un peu logique lorsqu’on sait qu’Emmy ne sors pas franchement souvent et que lorsqu'elle se balade dans cette grande ville, elle ne passe que par des coins vide de monde. Calleigh prit son sac, elle se sentit gênée. Déjà qu’elle s’invitait chez elle, en plus elle ne portait pas sa valise, enfin, ca ne semblait pas franchement déranger Calleigh. Elle était dans la police après tout, ce n’était pas un petit sac avec trois pantalons, 4 t-shirt et 2 livres en bataille dans un sac à dos qui allait lui faire peur. La femme la tint quelques secondes par l’épaule, preuve anthropologique signifiant ‘on est copine ! ! ‘ Ca fit un peu chaud au cœur d’Emmy. Par contre, elle trouvait paradoxale qu’elle n’ai aucune amie de son age, elle ne s’entendait que avec les adultes. Peut être les grands faisaient moins gaffe aux gens étranges et dérangés mentalement… Emmy découvrit l’intérieur de la maison de Calleigh. Franchement sympa. Elle qui s’était toujours demandé où habitaient les employés de l’éducation nationale, de la police, les agents fédéraux… Elle avait déjà une réponse existentielles sur une bonne centaine de question. Intérieur simple et chaleureux, au portrait de celle qui l’habitait. Ca allait être gênant d’habiter quelques temps dans une aussi belle maison, elle allait avoir peur de salir des trucs. Bienvenue chez elle ? Mouais, malgré la formule transparente ‘fais comme chez toi’ Emmy allait être gênée, elle allait tacher de ne pas faire de bêtise de faire attention à tout et d’être calme. La jeune fille sourit et hocha la tête.

« Je veux bien boire quelque chose…Qu’est ce que tu as ? »

Elle suivit la maîtresse de maison dans l’antre de la nourriture. On ne refusait jamais de boire quelque chose à Miami, la chaleur omniprésente obligeait les gens à boire environs deux litres d’eau par jour pour ne pas être déshydratés. Même en hiver, il était difficile de se rafraîchir.

Calleigh indiqua le sofa alors qu'elle s'affairait dans sa cuisine... Entièrement équipée, cette dernière n'était séparée du reste de la pièce que par l'espace "bar" qui la composait. C'est à dire, une forme de long plan de travail, bordé d'un côté par quelques sièges. A vrai dire, la dénomination de bar n'était pas correcte, mais Calleigh ne savait plus exactement comment la décrire.

Lorsqu'Emmy lui demanda ce qu'elle avait, Calleigh ouvrit la bouche comme pour répondre, mais la referma aussitôt, incertaine. En effet, elle avait eu du monde chez elle récemment (ô rareté!!) et ne savait plus exactement ce qu'il lui restait et en quelle quantité. Aussitôt, elle se retourna vers son frigidaire et l'ouvrit grandement. Ce dernier formait comme une porte dans sa cuisine, aussi n'eut-elle pas à se baisser. D'un bref regard, elle cita tout ce qu'il lui restait...

*Va falloir penser à faire des courses* se dit-elle.

"J'ai de la citronnade, des sodas, et d'autres jus de fruits. Tu peux également prendre de l'eau... Je dois avoir du sirop de menthe aussi... Une préférence particulière?" demanda-t-elle.

*Première étape: chercher à connaître ses goûts... Deuxième étape: faire des provisions en conséquences..* nota-t-elle mentalement.

Elle se pencha en arrière afin de pouvoir voir Emmy malgré la porte ouverte et attendit sa réponse...

Emmy réfléchit, niveau boisson, elle n’était pas difficile, ni en nourriture d’ailleurs. Ses nombreux voyages l’avaient habitués à de la nourriture variée. Asie, Orient, Europe. Il y avait dans chaque partit du globe des saveurs spéciales et caractéristiques qui reflétaient ce qui se trouvait autour de soi lorsqu’on goûtait un plat régional. Son palais s’était habitué à beaucoup de saveurs, épicés, sucrés et bien d’autres variantes. Elle avait une affection particulière pour les pays asiatiques qui mélangés beaucoup les saveurs. La dimension visuelle y était pour beaucoup. Elle avait par exemple un très mauvais souvenir d’un plat Indien qu’elle avait goûtée près du Gange, la décharge publique en quelques sortes de la capitale… Comme quoi, la mémoire sensorielle… Elle réfléchie pour savoir ce que son palet avait envie de savourer dans la tranquille maison de la jeune femme. Elle sourit à la femme et dit avec un ton décidé.

« Menthe à l’eau. »

Boisson simple et très rafraîchissante. La jeune fille aimait bien la menthe, mais qu’en boisson, en plat, elle ne supportait pas ça. Ce qui lui poserait quelques problèmes dans les restaurants Cubains où dans certains plats on affectionnait particulièrement la menthe… Ou alors certains plats de la cuisine orientale. Calleigh n’aurait pas à s’en faire de ce côté, elle avait aussi des envies de femme enceinte quelques fois… Comme des fraises à 4heure du matin, du beurre de cacahouète à midi ou des nems à 5heure de l’après-midi, une horloge intérieur culinaire totalement déréglée. Mais maintenant, plus de travers tant qu’elle était chez Calleigh.

« Au fait, tu connais Horatio depuis combien de temps ? »

[HJ: navrée du grand retard... mais avec les cours qui reprennent c'est le bazar Embarassed

]

Calleigh revint avec deux verres légèrement emplis de glaçons, une bouteille d'eau sortie du frigo, et une bouteille de sirop de menthe, tout ça placé sur un plateau de cristal, et ce afin de ne pas avoir à faire la route deux fois. Elle s'assit face à Emmy, posant le plateau sur la table qui les séparait et se mit à la servir.

Un silence pesant s'installa pendant quelques instants, et les deux jeunes femmes ne firent rien d'autre que siroter la boisson rafraîchissante. Jusqu'à ce qu'Emmy posa une question qui étonna Calleigh.

"H? Voyons voir... J'avais déjà entendu parler de lui lorsque je travaillais à La Nouvelle Orléans. Mais je ne l'avais jamais vu... En tout cas, pas avant qu'il appuie ma demande de mutation à Miami. Il avait besoin d'un Expert Ballistique, et j'étais disponible. C'est aussi simple que ça." termina-t-elle en souriant.

Elle but à nouveau puis regarda Emmy avec une étincelle malicieuse dans le regard.

"Cela t'intéresse à ce point, ou bien y-a-t-il une raison particulière à cette question?"

Mouais, pas de rencontre par hasard à un coin de rue par un jour de pluie… Ni de différents sur une affaire entre région qui a terminé sur une amitié profonde et plus… Pas franchement romantique ni romancier. Simple concis… A moins que son oncle n’avait prévu son coup et après l’avoir vu en voyage à la Nouvelle Orléans il s’était donné comme obligation de retrouver cette femme où qu’elle puisse être… Il aurait ensuite découvert qu’elle travaillait pour la police, scientifique qui plus est ! Il se serait battu corps et âmes à fin de la faire venir ici. Mouais, l’imagination de l’adolescente était vraiment trop développée, héritage maternel… Horatio avait –il autant d’imagination que le côté féminin de la famille ? Ca, Emmy aurait donnée tout ce qu’elle avait pour n’être qu’une journée dans la tête de l’homme. Bon, Calleigh n’était pas au courant de son lien de sang avec Horatio. Serait-il temps de lui dire tout ? Il était évident qu’Horatio ne lui avait pas parlé de la jeune fille, d’ailleurs, il ne parlait pas beaucoup de lui. Il fallait deviner, tout le temps. Emmy prit une pleine inspiration.

« Horatio est mon oncle. »

Paf, la balle est dans le camp de la femme. Quelle réaction ? Hystérique car elle se sentait trahit pare son supérieur ? amusée pour le comique de la situation ? Gênée de devoir héberger la nièce de son patron sans le lui dire ? Peut être que son futur était dans les mains de cette femme blonde…

A peine Emmy eut-elle dit ces mots que Calleigh figea son geste. Le verre levé, la tête penchée pour boire ce qui restait de boisson, elle s'arrêta net, et baissant un peu le verre (pour éviter d'avoir de la menthe dans la figure, c'est jamais marrant), elle plongea son regard dans les yeux d'Emmy, avant de doucement poser ce qu'elle avait en main sur la table.

Puis, déglutissant en une fois la boisson qui était resté "coincée" dans sa gorge, mi consciemment, mi inconsciemment, elle ouvrit la bouche pour parler, avant de la refermer, ne trouvant rien à dire. Au lieu de cela, elle observa la jeune femme, cherchant à déceler un quelconque indice de plaisanterie ou quoi que ce soit...

*Elle déconne, hein??* pensa-t-elle...

Mais en voyant l'expression sérieuse qui imprégnait le visage de la jeune demoiselle assise face à elle, elle dût se rendre à l'évidence: elle disait la vérité.

Ne voulant pas paraître impolie ou quoi que ce soit, elle se permit un sourire. Après tout, une fois la première minute de surprise passé, tout allait toujours mieux. Et dès cet instant, son esprit rationnel se remit à fonctionner.

*Point 1: Horatio n'a jamais été marié. Même s'il n'en avait rien dit, il ne peut s'empêcher de s'assurer que tout le monde va bien, surtout s'ils sont sous sa responsabilité. Donc ça se serait su... Point 2: Ray n'a jamais eu qu'un seul fils, pour autant que j'en sache, ce qui nous mène au point 3: Horatio a dû avoir un autre frère ou une soeur...* se dit-elle.

Observant Emmy, elle chercha à déceler des similitudes entre son patron et sa jeune colocataire. Puis, elle cessa, et se servit de menthe à nouveau, en en reproposant à Emmy.

Puis, elle reprit la parole, doucement:

"Et bien, ça, pour une surprise... Tu sais, j'ignore pourquoi tu me dis ça maintenant, mais je présumme que si tu es si proche de lui, tu dois savoir qu'il n'aime pas vraiment parler de ce qui le touche trop personnellement, tu vois? (...) Je crois que je comprends un peu mieux la raison pour laquelle tu ne voulais pas qu'Horatio soit au courant... C'est toujours difficile de paraître dans une situation indésirable auprès de proches"

Son regard se ternit... Le nombre de fois où elle avait dû faire paraître les déboires de son père comme étant minimes, auprès de sa famille, la honte qu'elle en éprouvait parfois remontait comme un poison et elle tenta de repousser cette impression en se levant et en se dirigeant vers la baie vitrée offrant une vue superbe sur la baie de Miami, ses gratte-ciels découpant l'horizon baignait d'un soleil qui embrasait les cieux en se couchant, donnant une teinte magnifiquement orangée et rosâtre à la vue...

"Alors ainsi, tu es parente avec le big boss... Est-ce que cela paraîtrait déplacé si je te demandais de qui tu es la fille? demanda-t-elle doucement, presque honteuse du fait d'oser poser une question si personnelle... Mais après tout, ce n'était pas elle qui avait lancé le sujet, et elle désirait réellement savoir. Alors elle attendit...

Emmy analysa les attitudes de Calleigh. Elle avait l’air choquée, s’était pas franchement étonnant. Le lien de parenté n’était pas franchement prononcé côté famille de sa mère. Elle avait hérité les cheveux côté Caine et le visage côté O’Connor… Ensuite, niveau psychologie, sans aucun doute, côté Caine. Cela s’expliquait surtout par le fait qu’Emmy avait plus était en contact avec sa mère et la famille maternelle que l’autre côté. En plus sa tentative de meurtre sur son père, ça n’arrangeait pas les relations familiales. D’une part, ça l’arrangeait que la ressemblance physique ne choque pas plus que ça, les supérieurs d’Horatio n’allait pas l’embêter en soupçonnant un quelconque favoritisme. Ensuite, les criminels n’allaient pas abuser de ce lien de parenté pour faire du chantage d’un côté ou d’un autre. Mais des fois, cette ressemblance l’aurait arrangé, comme là par exemple. La jeune femme blonde aurait eu des doutes et ne se serait pas prit l’information en pleine poire, elle aurait été préparée. Mais bon, maintenant, épreuve était passée. Difficile de paraître dans une situation indésirable auprès de proches ? Alors là, elle était la reine, est c’était le cas de le dire. Lorsqu’elle avait fait sa crise de schizophrénie petite, et qu’Horatio avait dut se déplacer pour tenter de gérer la situation… Elle ne les comptait plus… Mais la pire, c’était encore son étonnant, superbe et prestigieux pétage de câble au marchand de glace avec Horatio. Là, elle s’était surpassée en niveau connerie. Elle venait d’atteindre son cota de bêtises pour environs 10ans. Biensur, ca ne s’arrêterait pas là, c’était ça le pire. En plus d’avoir la confirmation qu’Emmy était dingue et ne prenait pas ses médicaments, il pensait qu’elle avait eu des rapports sexuels avec un garçon… Qu’elle plaie, si on lui rajoutait maintenant le départ de sa mère, ça le tuerait le pauvre… Il fallait donc attendre encore un peu, qu’il digère sa glace pèche melba et les prétendus fureurs utérines d’Emmy. Oula, Calleigh venait de s’aventurer sur un terrain très glissant. La famille Caine avait la fâcheuse tendance d’attirer les gènes dingues et totalement aliénés. Emmy avait presque la synthèse de toute la famille, manquait plus que la drogue. Elle but une gorgée dans sa menthe à l’eau, posa le verre.

« Je suis la fille de la sœur d’Horatio, elle s’appelle Caren... Petite soeur d'Horatio, enfin, je crois. Elle s'est mariée à mon père James O'Connor… Sinon je me serais appelée Emmy Caine. Mon père est Irlandais… Et toit 't'es parents ? J'ai entendue dire que ton père était un grand avocat... Il est déjà passé au laboratoire ?»

Emmy, en bonne profileuse bien éduquée, se rendit compte que la jeune femme blonde allait certainement se demandait où étaient les parents d’Emmy et quels genres d’adultes ils étaient, pour laisser leur fille seule au point qu’elle demande une colocation avec une de ses collègues. Mouais, au pire elle pouvait mentir, dire que sa mère était partie en voyage d’affaire… Mouais ce serait encore une fois mentir, et même si le mensonge n’était pas tout le temps condamnable, elle ne voulait pas lui mentir. Il ne fallait donc pas que Calleigh lui pose une question sur ses parents sinon l’adolescente serait obligée d’annoncer l’abandon pur et simple de sa mère. Elle entendait déjà les violons mélodramatiques jouaient en bande son de cette scène. Ensuite, ils s’accentueraient et finiraient la scène dans une embrassade langoureuse et puis dans le lit… Rhaaa mais non, pas avec Calleigh… En fait sa pensé c’était transformée, elle avait eu une pensé érotique avec… Bruce Willis ? Pourquoi lui ? Ha non ! Surtout pas… Les films typiques américains aux scènes d’amours trop classiques avaient conditionnés son esprit pour se faire des tonnes de films à chaque seconde de sa vie. Comme dit le proverbe, theatrum mundi…

La jeune femme s'était nonchalamment appuyée sur la vitre qui se rafraichissait de plus en plus et observait Emmy alors que cette dernière répondait... Au fur et à mesure que la jeune femme parlait, Calleigh se demanda comment elle avait pu passer à côté du point commun (physique) indéniable qui unissait les deux parents... D'un autre côté, les cheveux roux n'étaient pas si particuliers que ça, mais quand même...

Elle écouta attentivement lorsqu'elle parla de ses parents. Tout simplement parce qu'elle mourait d'envie d'en savoir plus sur la vie d'Horatio, mais qu'elle n'avait jamais osé. Après tout, ça n'était pas ses affaires, mais bon, là l'occasion était trop belle pour être loupée. Mais elle sentit quelque chose de différent dans le ton qu'utilisa Emmy. Pas un reproche, ni un remords... Non, quelque chose entre les deux, et en même temps, indescriptible.

A cet instant, elle aurait souhaité que comprendre les émotions humaines étaient aussi simples pour elle que d'analyser une arme... Très vite, elle visualisa les mécanisme internes de mise à feu, en se disant que l'être humain pouvait avoir l'air aussi difficile, si on était néophyte.

Mais vint alors la question - légitime - sur ses propres parents... Visiblement, Emmy avait entendu parler de son père. Qu'on lui montre une seule personne qui n'en ait jamais entendu parler. Décidément il la poursuivrait partout...

Un peu mal à l'aise, elle se retourna à nouveau, comme pour trouver du réconfort dans la vue de cette ville qui lui avait tant apporté.

"Oui, il est déjà passé au labo... Et j'aurais aimé que certaines choses qui furent dévoilées ce jour là restent discrète au possible, mais il faut croire que le fait de vivre dans une utopie avait assez duré."

Son regard se perda à l'horizon, indéfini, vide... Très vite, les visions de son père saoûl lui revinrent en mémoire, de même que le jour où il lui a fallu aller le chercher, saoûl à souhait, dans ce bar miteux dans lequel il avait passé la nuit. Le même jour où il avait été accusé de délit de fuite...

"Il n'est pas simple de se démarquer de sa famille. Je comprends parfaitement que tu n'aies pas voulu mêler ton oncle à la raison pour laquelle tu es ici."

Elle se retourna à nouveau et dit avec le plus grand sérieux - même si une discrète larme menaçait de glisser sur sa joue - les mots suivants:

"Tu es libre de rester ici le temps qu'il faudra. Je n'ai pas à connaître les détails de ta vie familiale, mademoiselle... C'est à toi de voir si tu veux m'en parler, et où, et quand... Autrement, tu es ici chez toi...."

Elle réfléchit un instant avant de terminer:

"... et Horatio n'en saura rien. Ou en tout cas, pas de ma part..."

D'un geste de la main, elle feignit de replacer une mèche de cheveux derrière l'oreille et effaça la menaçante larme, reprenant dès lors son expression sérieuse...

Emmy sourit, cette femme, c’était quand même quelqu’un. Par contre, Emmy ne comprenait pas son allusion à son père. Il avait fait quelque chose de mal ? Et voilà, Emmy venait juste de plonger quelqu’un dans l’embarras, encore une fois. C’était décidément une habitude, encrée dans ses gènes peut être. Elle avait juste entendue un certain Mr. Duquesne dans les couloirs du laboratoire, pas plus. Ce nom illustre, il n’y en avait pas à tout les coins de rue. Et elle avait lu son nom dans un rapport de police, il était avocat de la défense. Mouais, vu la gène de la jeune femme, mieux valait ne pas en parler. Les détailles de la vie familiale d’Emmy ? C’était certainement et surtout l’histoire d’Horatio qu’elle aimerait entendre. Sa mère n’était pas bavarde sur son enfance et encore moins sur ses frères. Pas qu’ils ne se parlaient plus, mais il subsistait une sorte de distance. Dans les réunions familiales, il y avait toujours une gène qui planait… Emmy aurait tout donné pour savoir ce qui assombrissait tellement le jolie tableau signé CAINES… Elle sourit.

« Holala, te racontais ma vie de famille, je peux le faire, mais après c’est toi qui risque d’avoir peur… Je peux te dire … Les pyjamas qu’Horatio porte… Sa marque de costumes… Son dessert préféré… Ses glaces préférées… Mais bon, si je te dit qu’il porte des pyjama bleus à rayures blanches, il va perdre toute sa crédibilité au prés de toi… He merde… »

Son inconscient avait prit le dessus et ce qui était censé n’être qu’une blague s’était transformé en potins de bonnes femmes au foyer sur leurs maris. Ho et puis, Calleigh était une amie après tout. Emmy sourit malicieusement.

« Ca devait être quand j’avais environs 10ans, je ne sais plus… C’était dans ses débuts chez les démineurs… J’avait acheté un jeux sur des bombes et un après-midi, j’étais entrain de jouer sur l’ordinateur, Horatio a déboulé dans ma chambre, kit de déminage à la main, et l'autre sur son pistolet. Il est resté figé pendant 5minutes après quoi il est partit en maudissant cent fois les nouveaux jeux vidéos… »

Emmy partit dans un fou rire en revoyant la figure décomposée de son oncle se rendant compte que la prétendue bombe qu’il avait entendue s’enclencher n’était qu’autre qu’un son du jeux… Mais, à mieux y réfléchir, il n’était pas du tout pareille en publique qu’en privé… C’était normal après tout.

Calleigh ria volontiers à l'énoncé de la petite anecdote datant de l'époque "démineur" d'Horatio... Puis, lorsqu'une brusque bourrasque fit claquer la porte, elle ne put s'empêcher d'imaginer son ami accourant à leur aide, en tenue de pyjama rayé.... C'était si réel qu'elle se demanda si cela pouvait être vrai.

Mais reprenant ses esprits, secouant doucement sa tête, fermant les yeux pour remettre ses idées en place, elle reprit son sérieux. Après tout, il s'agissait de son patron, non? Et un minimum de respect s'imposait.

Râclant la gorge, elle reposa son verre vidé sur la table et s'installa plus confortablement dans le fauteuil, tout en observant Emmy. Assurémment, cette colocation n'allait pas être triste à vivre.

Se redressant soudain au bout de quelques minutes, Calleigh frappa du plat de la main sur ses jambes avant de se lever en disant:

"La journée a été longue. Je suppose que tu aimerais voir où tu vivras, non?? Je t'emmène à ta chambre?"

Elle sourit, doucement, et se dirigea vers l'escalier qui se trouvait près du hall. Ce faisant, elle appuya sur un bouton, ce qui enclencha un mécanisme de volet, filtrant la lumière aveuglante du soleil couchant...

Emmy but quelques gorgées de sa boisson, un sourire malicieux sur les lèvres. En effet, ce n'était pas à mettre en toutes les mains mais ça pouvait détendre une atmosphère entre amies. Bon, elle allait s'arrêter là pour les anecdotes, pas que la femme se prenne une crise de fou rire à chaque fois qu'elle regarderait son patron. En plus, se souvenir du passé, c'était jamais bon, surtout si on est schizophrène. La schizophrénie n’est pas vraiment une maladie déterminée, il faut des facteurs aggravant pour qu’elle se déclenche. Peut être sa solitude étant petite ou ses parents instables… Elle ne saurait peut être jamais et ce n’était pas le moment d’y penser.
La jeune fille hocha la tête à la proposition de la femme et se leva. Elle mit ses mains dans les poches et, tout en observant la maison et sa décoration, elle s’avança à la suite de Calleigh.

« je vais me répéter, mais c’est vraiment beau chez toi. Au fait… Je ne sais pas si… Tu as un homme en vue… Mais si c’est le cas, tu sais… Je peux me débrouiller pour déserter quelques jours, je suis sure qu’une amie peut m’héberger 1 journée… »

En effet, Calleigh n’avait pas 15ans et était une femme, et lorsqu’on est adulte, on se cherche généralement un autre adulte pour copuler. Bon d’accord, sa vision était très très simpliste mais au final, c’est ce qu’ils font tous. Elle sourie, un peu gênée. Mais il fallait en parler, c’était peut être un problème qui se poserait souvent durant les quelques jours ou mois de sa colocation.

Calleigh sourit à la remarque de la jeune femme. Décidément, elle pensait à tout... MAIS, Calleigh la devançait sur ce point. Elle avait déjà pensé à la possibilité, mais sa vie sentimentale étant au point mort pour l'instant, cela ne risquait pas grand-chose.

Doucement, elle se mit à monter les escaliers. Ce n'était pas une cage d'escalier à proprement parler. Disons que cela ressemblait plus à une quinzaine de marches couleur blanche plantées dans le mur porteur adjacent, qui lui était couleur crème. L'escalier menait à une forme de petite mezzanine à partir de laquelle on pouvait accéder aux diverses pièces de l'étage. Et pour éviter les chutes, une rambarde travaillée en pin refermait cette "plate-forme" du vide qui la séparait du salon. C'est alors que Calleigh déclara:

"Ne t'en fais pas pour ma vie amoureuse. Pour l'instant, tu ne risques pas de déranger grand-chose. Mais c'est sympa de t'en soucier." termina-t-elle avec un clin d'oeil.

Elles arrivèrent à un point du couloir où l'on avait une vue sur toutes les portes. Calleigh s'empressa donc de les montrer à sa jeune colocataire.

"Là, tu as la salle de bain. Là, la buanderie, ensuite la chambre d'amis (ta chambre, soit dit en passant), puis ma chambre et enfin le placard... (...) et voici... ton nouveau domaine personnel"

Elle ouvrit la porte menant à la chambre d'Emmy, dévoilant ainsi un ensemble lit (king size) / garde robes en bois blanc. Sur les murs trônaient divers tableaux décoratifs et la vue était tout simplement stupéfiante. La chambre se trouvant exactement au dessus du salon, elle bénéficiait de la même vue... Outre cela, il y avait un poste télé, deux petites tables de nuit, sur lesquelles se trouvaient une petite lampe de chevet. Le tout était propre, préparé à accueillir quelqu'un et sentait bon le frais (essence de lavande).

Elle ne vivait pas dans le luxe, mais aimait rester simple et tendance néanmoins..

"J'espère que cela te plaîra..." dit-elle timidement..

Elle ne risquait pas de déranger grand chose ? Une belle femme comme ça ? En effet, Emmy avait rarement vue une femme aussi belle intelligente et marrante. Rhalala, les hommes étaient aveugles. Elle était soudain fière d’être une femme, louper un canon pareille, elle se serait suicider. Il y avait eu quelques temps une rumeur qui disait qu’elle était avec John Hagen, mais apparemment, ce n’était plus d’actualité. Elle sourit, un peu gênée d’avoir abordé un sujet tel que celui-ci. Elle écouta attentivement le nom des pièces. C’était gentil, mais elle doutait qu’elle tombe dans une détresse totale face à une baignoire et un lavabo en se disant « mais merde ! C’est qu’elle pièce déjà ? CALLEIGHHH » Mais l’intention la touchait. Puis la femme ouvrit la porte de son nouveau squat à droguer. Emmy crut être dans une émission de caméra cachée. Elle fut limite éblouie par tout ce neuf et se demander, si ça c’était la chambre d’ami, ce qu’était la chambre de la femme. Déjà qu’un canapé lui aurait suffit, là, elle avait limite honte d’avoir demandé l’hospitalité. Elle ne sut d’abord pas quoi dire, et , sur un ton ironique, dit, comme si elle était énervée.

« Et mon jacuzzi ? Je t’ai pas dit ? Je dors pas chez toi sans jacuzzi ! … Non franchement, c’est beaucoup trop… Je veux juste un endroit pour dormir, je veux dire… Woua… Enfin… C’est dingue, tu as aménager une chambre d’invité comme une suite royale… »

C’est vrai qu’elle se sentait vraiment gênée. Elle qui avait vécue le plus souvent dans la médiocrité. Dans les voyages de son père, ils allaient dans des pays pauvres et n’étaient pas franchement bien logés. Là, c’était pire que des vacances, elle avait l’impression qu’elle venait de gagner au loto.

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